dimanche 5 avril 2009

La vénus d'ille texte intégral

LA VÉNUS D'ILLE. MÉRIMÉE

1837



" Que la statue, dis-je alors, soit favorable et bienveillante, elle qui ressemble tant à un homme " (Lucien, Le Menteur ).

Je descendais le dernier coteau du Canigou, et, bien que le soleil fût déjà couché, je distinguais dans la plaine les maisons de la petite ville d'Ille, vers laquelle je me dirigeais.
"Vous savez, dis-je au Catalan qui me servait de guide depuis la veille, vous savez sans doute où demeure M. de Peyrehorade ?
- Si je le sais! s'écria-t-il, je connais sa maison comme la mienne ; et s'il ne faisait pas si noir, je vous la montrerais. C'est la plus belle d'Ille. Il a de l'argent, oui, M. de Peyrehorade; et il marie son fils à plus riche que lui encore.
- Et ce mariage se fera-t-il bientôt? lui demandai-je.
- Bientôt! il se peut que déjà les violons soient commandés pour la noce. Ce soir, peut-être, demain, après-demain, que sais-je ! C'est à Puygarrig que ça se fera; car c'est Mlle de Puygarrig que M. le fils épouse. Ce sera beau, oui! "
J'étais recommandé à M. de Peyrehorade par mon ami M. de P. C'était, m'avait-il dit, un antiquaire fort instruit et d'une complaisance à toute épreuve. Il se ferait un plaisir de me montrer toutes les ruines à dix lieues à la ronde. Or je comptais sur lui pour visiter les environs d'Ille, que je savais riches en monuments antiques et du Moyen Âge. Ce mariage, dont on me parlait alors pour la première fois, dérangeait tous mes plans.
Je vais être un trouble-fête, me dis-je. Mais j'étais attendu; annoncé par M. de P., il fallait bien me présenter.
" Gageons, monsieur, me dit mon guide, comme nous étions déjà dans la plaine, gageons un cigare que je devine ce que vous allez faire chez M. de Peyrehorade?
- Mais, répondis-je en lui tendant un cigare, cela n'est pas bien difficile à deviner. À l'heure qu'il est, quand on a fait six lieues dans le Canigou, la grande affaire, c'est de souper.
- Oui, mais demain?... Tenez, je parierais que vous venez à Ille pour voir l'idole ? j'ai deviné cela à vous voir tirer en portrait les saints de Serrabona.
- L'idole! quelle idole ? " Ce mot avait excité ma curiosité.
" Comment! on ne vous a pas conté, à Perpignan, comment M. de Peyrehorade avait trouvé une idole en terre?
- Vous voulez dire une statue en terre cuite, en argile ?
- Non pas. Oui, bien en cuivre, et il y en a de quoi faire des gros sous. Elle vous pèse autant qu'une cloche d'église. C'est bien avant dans la terre, au pied d'un olivier, que nous l'avons eue.
- Vous étiez donc présent à la découverte ?
- Oui, monsieur. M. de Peyrehorade nous dit, il y a quinze jours, à Jean Coll et à moi, de déraciner un vieil olivier qui était gelé de l'année dernière, car elle a été bien mauvaise, comme vous savez. Voilà donc qu'en travaillant Jean Coll qui y allait de tout coeur, il donne un coup de pioche, et j'entends bimm…. comme s'il avait tapé sur une cloche. Qu'est-ce que c'est? que je dis. Nous piochons toujours, nous piochons, et voilà qu'il paraît une main noire, qui semblait la main d'un mort qui sortait de terre. Moi, la peur me prend. Je m'en vais à monsieur, et je lui dis: " Des morts, notre maître, qui sont sous l'olivier! Faut appeler le curé. - Quels morts ? " qu'il me dit. Il vient, et il n'a pas plus tôt vu la main qu'il s'écrie: " Un antique! un antique! " Vous auriez cru qu'il avait trouvé un trésor. Et le voilà, avec la pioche, avec les mains, qui se démène et qui faisait quasiment autant d'ouvrage que nous deux.
- Et enfin que trouvâtes-vous ?
- Une grande femme noire plus qu'à moitié nue, révérence parler, monsieur, toute en cuivre, et M. de Peyrehorade nous a dit que c'était une idole du temps des païens... du temps de Charlemagne, quoi!
- Je vois ce que c'est... Quelque bonne Vierge en bronze d'un couvent détruit.
- Une bonne Vierge! ah bien oui !... Je l'aurais bien reconnue, si ç'avait été une bonne Vierge. C'est une idole, vous dis-je ; on le voit bien à son air. Elle vous fixe avec ses grands yeux blancs... On dirait qu'elle vous dévisage. On baisse les yeux, oui, en la regardant.
- Des yeux blancs? Sans doute ils sont incrustés dans le bronze. Ce sera peut-être quelque statue romaine.
- Romaine! c'est cela. M. de Peyrehorade dit que c'est une Romaine. Ah ! je vois bien que vous êtes un savant comme lui.
- Est-elle entière, bien conservée ?
- Oh! monsieur, il ne lui manque rien. C'est encore plus beau et mieux fini que le buste de Louis-Philippe, qui est à la mairie, en plâtre peint. Mais avec tout cela, la figure de cette idole ne me revient pas. Elle a l'air méchante... et elle l'est aussi.
- Méchante! Quelle méchanceté vous a-t-elle faite?
- Pas à moi précisément; mais vous allez voir. Nous nous étions mis à quatre pour la dresser debout, et M. de Peyrehorade, qui lui aussi tirait à la corde, bien qu'il n'ait guère plus de force qu'un poulet, le digne homme! Avec bien de la peine nous la mettons droite. J'amassais un tuileau pour la caler, quand, patatras ! la voilà qui tombe à la renverse tout d'une masse. Je dis: Gare dessous! Pas assez vite pourtant, car Jean Coll n'a pas eu le temps de tirer sa jambe.
- Et il a été blessé ?
- Cassée net comme un échalas, sa pauvre jambe ! Pécaïre ! quand j'ai vu cela, moi, j'étais furieux. Je voulais défoncer l'idole à coups de pioche, mais M. de Peyrehorade m'a retenu. Il a donné de l'argent à Jean Coll, qui tout de même est encore au lit depuis quinze jours que cela lui est arrivé, et le médecin dit qu'il ne marchera jamais de cette jambe-là comme de l'autre. C'est dommage, lui qui était notre meilleur coureur et, après monsieur le fils, le plus malin joueur de paume. C'est que M. Alphonse de Peyrehorade en a été triste, car c'est Coll qui faisait sa partie. Voilà qui était beau à voir comme ils se renvoyaient les balles. Paf ! paf ! Jamais elles ne touchaient terre. "
Pour retrouver la suite du texte je vous invite à aller sur le site en lieu ci dessous :

http://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/coin_eleve/venus/texte/text1.html

samedi 4 avril 2009

Des vénus pour Ille

Des Vénus pour Ille `Projet Mail art
Prosper MÉRIMÉE écrivait en 1837 «La Vénus d’Ille»Mais à ce jour point de trace de Vénus à Ille. Afin de combler ce manque, je vous propose de participer à une opération de mail art.
Des Vénus pour Ille
L’ensemble des projets seront exposés dans mon atelier au
13 carrer Sante Creu 66130 Ille sur Têt
durant l’été 2010.
Venus for Ille

Prosper Mérimée wrote in 1837 "Ille's Vénus".
But until now no sign of Venus in Ille. To fill up this lack, I offer you
to participate in a mail art
"Venus for Ille"
During summer 2010, all projects will be showed in my workshop in
13 carrer Santa Creu
66130 Ille sur Têt
France


Unes Venus per a Illa Mail Art
Prosper Mérimée escrivia, l'any 1837, "La vénus D'Ille"
Es pot trobar el text integral aqui:
http://desvenuspourille.blogspot.com/
Perô, encara avui, cap rastre de la Venus a Illa.
Per tal d'omplir aquesta Ilacuna, us proposo de contribuir a un enviament de "Mail art"
"Des venus per Ille" / Unes Venus per a Illa
El conjunt dels projectes seran exposats durant l'estiu 2010 en el meu
taller, 13 carrer Santa Creu , 66130 Illa de Têt, França


Afrodites ya ti Ille
Prosper MÉRIMÉE egrapse tin Afrodite tis Ille
Alla ékini tine iméra kanena ikhnos tis den fanike.Ya na kalypsi to kéno Proteino na sy me taskhete sto mail art
I Afrodites ya tin Ille
Ta erga tha ektethoun
13 carrer Sante Cruz66130 Ille sur Têt
to ka lo kai airi 2010

Prosper Mérimé la ékri an 1837 «La vénus d’Ille» mé dopi lo tan la na poin moyin trouv in vénis dan Ille Alorss pou shanz tous mi prpoz a zot in lopérasion lar par lapos. Tout sat zot i sa anvoyé na mont sa lété 2010 Dan Mon Latélié
13 Carrer Santa Creu 66130 Ille-sur-Têt
http://desvenuspourille.blogspot.com/